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discours de Guy Goupil, Président de l'association Amis de Freinet

 Mesdames, Messieurs, chers amis congressistes.

Voilà plus de 53 ans déjà, dans cette ville de Nantes, tout près d’ici donc, en présence de nombreux étrangers, Freinet était à l’origine de la naissance de la Fédération Internationale des Mouvements d’Ecole Moderne (La FIMEM). C’était tout à la fois le début d’une grande aventure internationale et tout simplement, aussi, la suite logique d’une des préoccupations majeures de Freinet, l’aboutissement d’un de ses grands projets de jeunesse.

En 1926, le groupe des 6 premiers imprimeurs réunis autour de lui comptait, déjà, un enseignant belge et un algérien, auxquels vint rapidement s’adjoindre un Suisse !

Freinet n’a jamais cessé d’appeler à des rencontres internationales.

Il est vrai que l’internationalisme était dans l’air du temps depuis l’appel bien connu de Marx et Engels : « Prolétaires de tous les pays unissez-vous. »

Freinet, lui-même, syndicaliste militant, adhérait à un syndicat qui avait rejoint la 3e Internationale Ouvrière. Il y avait, alors, une formidable espérance de changement social.

Dès octobre 1920, avec son ami allemand Siems, fort de leurs convictions, voilà ce qu’ils écrivaient dans le journal syndical l’Ecole Emancipée dans un article intitulé L’internationale de l’enseignement  :

« L’Internationale pédagogique combattra la haine des peuples, donc la guerre, par l’école unique. […] L’internationale, formée par les instituteurs qui s’accorderont sur ces bases de la nouvelle école : contre la guerre, contre la haine, surveillera la littérature pédagogique, spécialement la littérature pour la jeunesse, les livres de l’école… Il y aura un journal de l’Internationale (Espéranto) ainsi qu’une centrale de correspondance (maîtres et élèves). »

En 1921, le 18 juin, dans la même revue, Freinet lançait un appel vibrant aux « internationalistes » qu’il invitait à se trouver des correspondants étrangers et à apprendre l’espéranto pour mieux communiquer.

Ainsi, tout au long de leur vie, les Freinet et leurs camarades, ont organisé des  correspondances et des rencontres internationales.

Freinet a participé régulièrement, non seulement aux congrès internationaux de l’Ecole Nouvelle, mais aussi à ceux organisés par l‘Internationale des Travailleurs de l’Enseignement (ITE).

 Avec ses camarades, il a pris contact avec des pédagogues étrangers avant et après la guerre 1939-1945.

La revue du mouvement, l’Educateur Prolétarien a publié régulièrement des comptes rendus de leurs expériences et a consacré de nombreuses  pages à la correspondance scolaire internationale. La pédagogie Freinet dépasse les frontières. Au début des années 30, dans l’Espagne républicaine, sous l’impulsion de Herminio Almendros s’ouvre une école Freinet. Par la suite, les Freinet accueilleront dans leur école de Vence, récemment ouverte en 36 grâce au Front Populaire, un nombre important de petits espagnols fuyant Franco et la guerre civile.

Deux de nos amis Néerlandais, Rouke Broersma  et Freek Velthausz viennent de publier un ouvrage fort intéressant qui relate les relations de Freinet avec un pédagogue allemand renommé, Peter Petersen, Les Amis de Freinet » vont en présenter une traduction au cours de la Ridef, lors  du forum du 24 juillet. Le livre de Rouke et de Freek Velthausz est important parce qu’il illustre cette attitude d’ouverture internationale qui aura marqué tout le parcours de Freinet.

Son souvenir ne va pas manquer de nous habiter au cours de ces jours à venir.

L’association des Amis de Freinet, elle même internationale, créée par ses anciens compagnons juste après sa disparition, s’efforce de rassembler les documents d’archives afin de maintenir vivante sa pensée, et de parfaire le musée qu’elle a organisé à Mayenne. Je vous invite à la rejoindre.

Paul Le Bohec, disparu l’an dernier, ancien compagnon des Freinet, en a été longtemps vice président ! Un hommage lui sera rendu ici-même, le 25 juillet.

Je souhaite que cette rencontre qui débute soit riche à la fois de travail efficace et de nouvelles amitiés et que, d’un pays à l’autre, vous aurez longtemps plaisir à retrouver vos nouveaux amis, ceux avec qui vous aurez ici partagé quelques moments inoubliables.

Je veux, aussi, rendre hommage et remercier tous ceux qui, par leur engagement, leur travail, leur soutien moral ou financier ont contribué à la réalisation de cette rencontre.

Le Président de l’association Amis de Freinet, Guy Goupil